J’ai abandonné le Grand Raid des Pyrénées ... et ce n’est pas grave.
- Amélie Gauthier
- 31 août
- 2 min de lecture
160 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé positif et autant en négatif,
des mois d’entraînement,
des rêves de lignes d’arrivée, de paysages à couper le souffle, de dépassement de soi.
J'étais tellement prête !!! Et pourtant, je ne l’ai pas terminé.
Pas parce que j’étais blessée,
Pas parce que ma tête avait lâchée,
mais parce que, tout simplement… je n’avais plus envie d’avancer.
C’est étrange et plate à écrire. On parle souvent de force mentale, de résilience, de "never give up", de volonté de fer et j’en ai, de la volonté. J’ai déjà traversé des courses dans la boue, la pluie froide et dans l'inconfort. J’ai déjà serré les dents, ravivé le feu intérieur quand tout semblait éteint.
Mais cette fois-ci, ce n’était pas un combat que j’avais envie de mener.
Ce n’était pas un mur à franchir, c’était une évidence à écouter.
Quand mes jambes ne voulaient plus avancer, malgré une tête encore claire et déterminée, j’ai compris que ce n’était pas qu’une question de volonté.
Quand l'alimentation est devenu rapidement un combat, j'ai compris aussi que ce n'était plus une question de détermination.
Mon corps disait "non", et pour une fois, j’ai choisi de ne pas lui hurler dessus. J’ai choisi de l’écouter, de respecter ses limites et de respecter mes limites.
Oui, quand, après coup, j'ai vu la reine, une idole, Courtney Dauwalter, cette athlète incroyable qui a terminé l’UTMB dans l’adversité la plus totale, une partie de moi s’est demandée : "Pourquoi pas moi ? Pourquoi je n’ai pas fait pareil ?"
La réponse est simple :
je n’avais pas envie de continuer dans l’adversité. Ce jour-là, ce n’était pas un dépassement que je cherchais, c’était du plaisir et il avait quitté la course.
Je suis un peu déçue, bien sûr. On ne s’aligne pas sur une course pareille pour l’abandonner à mi-chemin. Mais je suis sereine avec ma décision. Parce que ma vie ne se résume pas à une médaille, un classement ou une arche d’arrivée. La course fait partie de ma vie, oui. mais ce n’est pas toute ma vie.
Alors, dans ce contexte précis, continuer aurait peut-être signifié franchir la ligne… mais au prix d’une fatigue extrême, de potentielles blessures, d’une récupération interminable, ou pire, d’un écoeurement pour ce sport que j’aime profondément.
Alors j’ai choisi de m’arrêter et de garder un bon souvenir malgré tout.
Je n'ai pas franchi la ligne, mais j'ai respecté la mienne.
Parfois, arrêter n’est pas un échec. Parfois, c’est une preuve de maturité, de sagesse et d’amour-propre.
À tous ceux et celles qui ont déjà choisi de s’arrêter , vous avez le droit.
À tous ceux et celles qui choisiront un jour de le faire, n'oubliez pas que vous n’avez rien à prouver à personne.
À tous ceux et celles qui décident de continuer dans toutes les adversités, je vous admire.

Grand Raid des Pyrénées, ce n'est que partie remise ;) Merci pour tes beaux paysages, tes montées interminables, tes descentes abruptes, tes cailloux, TES CAILLOUX !
À l'organisation du GRP et WTM, au plaisir de vous revoir ! Merci pour l'hospitalité et votre gentillesse.
À Johny de Beaupré, quelle expérience :) ! On se refait ça N'IMPORTE QUAND !
À l'autre humain... C'est quoi la suite ;) !?!
Commentaires